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L'estuaire de la Gironde doit-il être protégé par l'UNESCO?

Voici l'objet du 3° débat co-organisé par l'association Gens d'Estuaire et le journal Sud-Ouest. Vaste sujet auquel les organisateurs de la soirée avouent ne pas attendre de réponse nette au cours de ce débat. 

L'estuaire de la Gironde doit-il être inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO? 

Débat engagé par les intervenants : Didier Coquillas (Association Terre et Océan), Éric Des Garets (Conseil général de la Gironde) , Anne-Marie Civilise (association Renaissance des cités d'Europe), Claire Steimer (conservatrice du patrimoine au Conseil Régional)

Plusieurs pistes de réflexion ont été développées. La première partie du débat a pricipalement consisté à faire le tour de la notion même de patrimoine. Lorsque Didier Coquillas évoque l'estuaire, il parle de "patrimoine vivant". Il mentionnera la crainte que déclenche la possiblité d'un classement car cela induit souvent "que l'on fige les choses"; or, on ne peut pas figer "quelque chose de vivant, qui évolue indépendamment de la volonté de l'homme".

Sur cette question, Claire Steimer apporte des nuances. Elle nous explique que la notion de patrimoine a bien évolué ces dernières années; en effet, si autrefois, on ne considérait qu'un batiment, objet isolé, aujourd'hui la notion prend en compte l'espace et l'environnement de cet objet. Le classement est un label, un atout, un outil de communication mais ne doit pas être quelque chose qui "fige". Le classement UNESCO présenterait une opportunité d'homogénéisation car l'estuaire n'est pas vierge de règlementations au niveau de la protection. Toutes ces "strates de protection"  (monument historique, Chemins de Compostelle, plus beaux villages de France...) engendre un manque de lisibilité.

Quoiqu'il en soit, avant d'envisager un classement, il faut avoir connaissance des éléments qui pourraient justifier cette démarche. Aujourd'hui, nous en sommes à la démarche préalable qui consiste à inventorier notre patrimoine. Le Conseil Général participe ainsi à l'inventaire du patrimoine sur les deux rives de l'estuaire de la Gironde. La démarche est facilitée au niveau du patrimoine historique car il existe déjà un service; la démarche s'avère plus complexe pour le patrimoine naturel qui nécéssite la création d'un observatoire de la biodiversité. 

Le sujet a dans tous les cas été abordé dans le sens du développement touristique. Outre le manque de lien entre les rives de l'estuaire (déjà évoqué mardi soir à Mortagne), un autre problème guette le développement touristique de l'estuaire : tout est programmé au départ de Bordeaux. Classer l'ensemble de l'estuaire permettrait "d'irriguer tout le territoire". 

Un autre axe de réflexion s'est également dessiné : l'appropriation du label Unesco par les riverains. En effet, la question s'est posée de la place et de la responsabilité des élus, dont seule une volonté politique forte et marquée pourra faire bouger les choses. Et la place des riverains .qui doivent absolument s'approprier ce patrimoine, le "connaître, l'habiter, l'animer " (Anne-Marie Civilise).

Petite ombre au tableau : Certains membres de l'assistance ont quand même exprimé leur regret quant au fait que le coeur du débat se soit quasi-exclusivement concentré sur le « Verrou de Vauban » qui bénéficie déjà de ce label envié et non sur l'estuaire de la Gironde dans sa globalité.

Pour finir, je donnerai raison à Philippe Lacour, qui, dans la même optique que mardi où il mentionnait le fait que la destination Estuaire souffrait du "manque de lien", a prétendu que de grands projets pourraient voir le jour

 « pour peu que l'on finisse par abattre les murs dressés depuis cinquante ans
le long de cet estuaire ».
 

Sorrelina-conference-mai-2011

 

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